La ville survécut grâce à l’exploitation de l’étain que les conquistadors avaient dédaigné. Mais aujourd’hui, l’étain n’a presque plus de valeur et Potosi n’est plus qu’une fascinante relique.
Pourtant, l’exploitation de la mine continue.
Quand les dernières compagnies minières ont mis la clef sous la porte, le coût de l’extraction de l’étain à Potosi dépassant de deux fois celui du court mondial, l’État a laissé le choix aux mineurs de rester sans travail, ou de s’organiser en coopératives privées. Beaucoup ont alors choisi de continuer à travailler dans ces conditions. Des groupes de mineurs se sont formés, continuant à extraire de l’étain, du zinc, et parfois encore un peu d’argent. Ils vendent ensuite leur récolte à des entreprises privées. Celles-ci analysent la qualité de l’échantillon et payent selon les cours internationaux en dollars. Environ 30 % des gains est reversé à la coopérative.
Et les méthodes n’ont pas changées, c’est à coups d’explosifs et de pioches qu’ils attaquent la terre, transportant la roche à la brouette jusqu’à des chariots montés sur rails tirés ou poussés à la force des bras, dans une atmosphère étouffante de chaleur, d’humidité et de fine poussières à haute teneur en silice…